Compagnie La LIG

Les infos utiles de la compagnie

Adresse : 88 Rue Anatole France, 38100 Grenoble

Contact : contact@lig.fr

téléphone : 06 20 60 61 51

Site internet : https://www.lig.fr/

L’interview

Propos de Carine VIGNERON recueillis par Johan RIVOIRE

Peux-tu me donner 4 mots qui te représentent au sein de la compagnie ?

Dynamique, entreprenante, créative, perfectionniste.

Peux-tu me donner 4 mots qui représentent la compagnie ?

Ouverte d’esprit, accueillante, professionnelle, créative.

Est-ce que tu peux me faire un bref historique de la compagnie ?

La Ligue est née en 2004. Nous allons célébrer nos 20 ans en juillet 2024 avec un événement prévu à l’automne de la même année. Je suis membre fondatrice avec Benoit Kopniaeff, Melinda Nouette, Anne-Cécile Drémont, Marc Balmand, Laurent Doudies et Simon Giroud. Au fil des ans, notre équipe a varié de 4 à 12 membres selon les projets et la dynamique de création. En 2004, nous avons introduit le concept du « Catch Impro » à Grenoble ; le match existait déjà grâce aux Québécois. À l’époque, nous avons été formés par la compagnie « Inédit théâtre » à Strasbourg. Nous avons été parmi les premiers à développer le « Catch Impro » auprès des amateurs et des professionnels. Maintenant, de nombreuses compagnies le pratiquent. Nous l’avons toujours développé à fond !

Nous développons aussi d’autres concepts. Le but est de promouvoir le théâtre d’improvisation sous toutes ses formes et surtout de créer un réseau amateur, pour donner envie à de nombreux amateurs de pratiquer le théâtre d’improvisation. À la Ligue d’impro, nous sommes des passeurs, des passionnés, des passeurs du théâtre d’improvisation, car c’est un outil magique. Nous sommes tous des comédiens professionnels, ayant tous suivi des formations dans des conservatoires et des écoles de théâtre avant d’enseigner ou d’apprendre l’improvisation. Nous accueillons de nombreuses compagnies et des projets variés, pas seulement liés à l’improvisation. Tout cela reste très créatif, et la Ligue d’improvisation grenobloise conserve toujours une belle dynamique.

Compagnie La LIG Grenoble

Peux-tu me citer le spectacle qui représente le plus votre compagnie ?

Le « Catch Impro ». Nous avons eu une révélation lorsque nous avons créé la Ligue en 2004 ; nous avons découvert le « Catch Impro » à Lyon et à Grenoble avec « Inédit Théâtre ». Ils l’ont créé parce que le match devenait difficile à gérer, à voyager et à vendre en raison du grand nombre de participants. Nous avons découvert le catch en deux contre deux et nous avons trouvé cela génial ! C’est dynamique, on ne s’ennuie jamais, on est toujours impliqué. Les contraintes sont un peu différentes, même si nous adorons le match. Le match est beaucoup plus exigeant. Le catch, c’était une révélation pour nous, une dynamique de jeu et de créativité. Le catch d’impro mélange le théâtre « classique » et l’improvisation. Nous commençons les spectacles en tant que personnages avec des costumes et une chorégraphie d’entrée. Pour nous, le « Catch Impro » est vraiment notre carte de visite.

Pour le spectacle la philosophie de la compagnie c’est plutôt ?

  1. Jouons pour le public, il faut leur donner ce qu’ils veulent si on veut des spectateurs
  2. Jouons pour nous, priorité à nos envies artistiques et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde
  3. La vie est faite de compromis, notre spectacle sera un mélange des deux

Je dis toujours qu’il faut jouer pour le public, car sans lui, nous ne sommes rien. Cependant, nous ne ferons pas n’importe quoi pour le public. Nous avons une éthique. Parfois, le public s’attend à ce que nous cédions à tous ses désirs, mais je ne suis pas certaine que répondre à ces attentes de cette manière soit une bonne idée. Nous respectons chacun notre éthique professionnelle et nous savons jusqu’où nous pouvons aller. Nous connaissons cependant la qualité du travail que nous pouvons offrir. C’est pourquoi je dirais que la satisfaction du public est primordiale, mais avec une réserve. Nous jouons pour le public, mais aussi pour lui montrer la qualité de notre art.

Si la compagnie pouvait jouer à Bercy devant 5000 spectateurs et avec un budget illimité que feriez-vous ?

Déjà au niveau de la lumière, il y aurait un show ! Nous prendrions une super équipe pour avoir une qualité de lumière et de son extraordinaire. Des musiciens en live. Nous inviterions plein de grands improvisateurs de qualité. Nous paierions bien les comédiens pour une fois, nous paierions bien tout le monde, toute l’équipe. Ce serait bien aussi pour répéter, travailler et peut-être créer ensemble. C’est-à-dire pas forcément « moi qui arrive et qui sait tout ». Nous créerions une équipe et nous nous demanderions : qu’est-ce qu’on peut proposer en plus du catch ? Puis avoir des surprises, surprendre un peu le public, créer des choses en plus du catch, ou si c’est un week-end, si c’est juste une soirée peut-être un avant, un après. S’amuser à inventer. Mais en tout cas, nous essayerions de surprendre le public. Et puis, aussi rendre grâce à l’impro à ses lettres de noblesse. Parce que j’entends beaucoup de choses : « Moi, je viens du théâtre classique… etc ». On m’a tellement dit : « le théâtre d’impro, c’est de la poilade, c’est de la merde, du sous-théâtre et tout ça ». Donc rendre ou donner tout simplement, au public la possibilité de se rendre compte que l’impro, c’est une vraie discipline artistique, un vrai art. Ce n’est pas juste parce qu’on arrive sur scène, on a une grande gueule, on fait rire et voilà. On dit que la Comédie française a reconnu le théâtre d’improvisation ? Pourquoi pas inviter des grands du théâtre pour venir improviser ou peut-être faire une petite conférence. Et qu’on arrête de dire que le théâtre d’impro c’est n’importe qui, n’importe comment. Il y aura toujours n’importe qui, n’importe comment, dans n’importe quelle discipline, dans n’importe quel métier, il y a toujours des farfelus ou des personnes qui ne sont pas à leur place.

Et puis bien communiquer aussi. Si on a les moyens, car la communication coûte très cher pour faire quelque chose de bien, pour communiquer largement.

Compagnie La LIG Grenoble

Peux-tu finir ces phrases brièvement ?

Une bonne improvisation c’est :  

De l’écoute. Beaucoup d’écoute.

Le milieu de l’improvisation dans l’agglomération grenobloise, c’est.

Prolixe ! dynamique, riche, ça n’arrête pas.

Une mauvaise improvisation c’est :

Un manque d’écoute et beaucoup de rudesse.

La compagnie La LIG c’est :

Une compagnie professionnelle dédiée au théâtre d’improvisation et au spectacle vivant.

Quel est le meilleur souvenir que tu as avec ta compagnie ?

Ce sont les nuits de l’impro à Saint Ismier, c’était génial parce qu’on avait un théâtre pour nous. On partait à partir de 17/18h, on faisait venir des gens de toute l’Europe, des débutants, des amateurs et des pros. On mélangeait tout cela jusqu’à 1h du matin. On avait une sorte de coupe que nous avions créée. On s’amusait selon les thématiques de la « nuit de l’impro ». On mangeait tous ensemble, il y avait l’accueil dans les théâtres, il y avait de la disponibilité. J’aimais le fait de pouvoir rencontrer les gens, de parvenir à faire venir des gens de loin, de pouvoir les accueillir, les loger, les nourrir et passer une nuit d’impro tous ensemble. C’étaient vraiment des super belles soirées de jeu pour soi, mais aussi de voir les autres jouer et de partager ça.

Si quelqu’un te contacte pour intégrer la compagnie ta réponse serait plutôt ?

  1. Avec plaisir tout le monde est le bienvenu chez nous !
  2. Pourquoi pas, viens faire quelques séances d’essai et on te donnera une réponse.
  3.  Oui, mais uniquement si tu as déjà 3 ans d’expérience.
  4.  Désolé c’est complet !

Je dirais que la Ligue est ouverte, mais après il faut quand même quelqu’un qui sache ce que ça veut dire d’être pro et de jouer. Je n’aime pas le côté « il faut que tu es trois ans d’expérience » parce que ça ne veut rien dire. Et je n’aime pas la réponse 2, ça fait un peu casting. Je dirais plutôt que la Ligue est ouverte, viens, on va travailler ensemble, on va faire des choses ensemble et puis à un moment, on verra bien si ça colle ou pas. Donc c’est un mélange de réponse 1 et 2.

Si tu pouvais améliorer une chose dans ta compagnie, laquelle choisirais-tu et pourquoi ?

Il y en a plein à améliorer, mais si je dois en choisir une, ce serait la communication ! C’est super dur, parce qu’on est très nombreux et c’est difficile de communiquer, d’être créatifs, de donner envie. Il y a plein de gens qui font de belles choses, qui donnent envie. C’est très important de bien communiquer. C’est-à-dire de créer des spectacles et d’avoir une belle dynamique derrière. C’est très épuisant. J’aimerais bien avoir une équipe pour trouver des lieux pour jouer et faire de la communication.

Peux-tu me décrire ta compagnie dans 5 ans ?

Dans cinq ans, j’espère qu’on sera encore plus nombreux, qu’on continuera toujours à faire du catch, du match, à créer des concepts, à accueillir toujours plein d’amateurs, à développer et à transmettre. Parce que j’ai dit que l’on était des passeurs et j’y tiens. Nous sommes des passionnés. J’espère que dans cinq ans, quand la ligue aura 25 ans, elle sera toujours en grande forme.

Si tous les improvisateurs de l’agglomération grenobloise lisaient cet interview, que souhaiterais-tu leur dire ?

Je trouve qu’on ne se mélange pas assez ! Mais ça, je le trouvais déjà avec le théâtre. Ce n’est pas seulement lié à l’impro. J’aimerais bien qu’on s’invite plus à jouer ensemble et à se rencontrer, à s’apprendre des trucs. Moi, je suis quelqu’un de très ouvert et très curieux. Donc, je trouve toujours qu’on est un peu trop scindé dans nos compagnies ou notre dynamique. Je suis toujours curieuse d’aller voir les autres parce qu’ils m’apprennent beaucoup, peu importe le niveau. Ce qui serait bien, c’est de créer un événement une fois par an ou une fois tous les deux ans pour tous se rencontrer.