les infos utiles
Adresse : 2 Rue Raymond Bank 38000 Grenoble
Site internet : Atelier du 8
Contact : atelierdu8@gmail.com
L’interview
Propos de Florent, Jérôme et Jeff recueillis par Johan RIVOIRE en 2024
Peux tu me donner quatre mots qui définissent l’atelier du 8 ?
Convivialité. Qualité. Partage. Culture.
Peux tu me donner quatre mots qui définissent les bénévoles et toute l’équipe de l’Atelier des 8 ?
Florent Engagement. Amitié. Disponibilité et hospitalité.
Est ce que tu peux me faire un bref historique de l’atelier du 8 ?
Jérôme : L’Atelier du 8 est une salle associative culturelle qui existe depuis plus de 20 ans, remontant aux années 2002-2003. À l’origine, un premier projet a été initié par Bernadette Maillard, visant à créer un lieu accueillant diverses activités culturelles, sans se focaliser exclusivement sur une discipline. Dans la première version de l’Atelier du 8, on retrouvait des cours de théâtre, des représentations théâtrales, des expositions de peinture et de photographie, ainsi que des ateliers d’arts plastiques, qui occupaient une place importante.
Au fil du temps, l’Atelier du 8 a évolué en fonction des circonstances, des propositions et des projets, tout en conservant son esprit d’ouverture à toutes les formes culturelles. Initialement situé au 8 de la rue des Bons Enfants, d’où son nom, l’atelier a déménagé il y a onze ans à l’adresse actuelle, rue Raymond Bank. Malgré ce changement de lieu, nous continuons de nous appeler l’Atelier du 8. Environ cinq à six ans avant la période de confinement, nous avons introduit l’improvisation grâce à Stéphane Boivin. Cela a permis de connecter l’Atelier du 8 avec les troupes d’improvisation, influençant à la fois les cours dispensés et la programmation. Bien que nous ne souhaitions pas être catégorisés uniquement comme un lieu dédié à l’improvisation, nos cours et notre programmation reflètent techniquement une forte influence des ateliers d’improvisation.
La philosophie pour la programmation des spectacles improvisés ou théâtre, ce serait plutôt.
1/ Je préfère inviter des compagnies qui ont fait leurs preuves et que je connais. Je ne veux pas prendre de risque et décevoir mon public.
2/ je n’hésite pas à faire venir des compagnies que je ne connais pas et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde.
3/ La vie est faite de compromis. Je vais faire un mélange des deux.
Jeff : Une certaine priorité est donnée aux compagnies avec lesquelles nous avons déjà travaillé, dans le sens où nous les recontactons pour la programmation des années suivantes. Mais nous n’avons pas mis en place de sélection et nous acceptons les nouvelles demandes.
Si demain tu avais un budget illimité pour améliorer l’atelier du 8. Que ferais tu en premier?
Florent : La priorité actuelle serait d’agrandir l’espace pour permettre une capacité d’accueil plus importante, car nous sommes actuellement confrontés à une limite en termes de public. Sur le plan technique, la capacité est limitée à 49 places. Nous avons amélioré le confort des spectateurs en installant des gradins et des bancs, tout en réduisant le nombre de places par rapport aux chaises simples que nous avions auparavant. Bien entendu, nous ne cherchons pas à devenir un lieu immense, car notre vocation est d’offrir une expérience intimiste. Cela a toujours été notre philosophie, mais accueillir un peu plus de monde serait une évolution qui nous plairait beaucoup.
Est ce que tu peux me donner trois conseils à une compagnie d’improvisation ou de théâtre qui souhaiterait venir jouer à l’atelier du 8 ? Ou qui est déjà programmé à l’atelier du 8 ?
Jérôme : Il est essentiel de spécifier clairement vos demandes à l’avance afin d’éviter tout imprévu au niveau de la régie et de la logistique. Ensuite, maintenez un dialogue ouvert, car nous favorisons la bienveillance et nous attendons la même approche. Quels que soient les désaccords, nous nous engageons à résoudre les problèmes à travers un dialogue commun.
On va faire un petit jeu d’improvisation. Imagine que nous sommes en train de boire un café. Et que tu essayes de me convaincre de venir participer aux ateliers d’improvisation à l’Atelier du 8. Qu’est-ce que tu me dirais ?
Jeff : Je dirais que les ateliers d’improvisation à l’Atelier du 8 sont ouverts à tous les niveaux, ce qui signifie qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais improvisateurs. Aucun casting n’est effectué à l’entrée des cours. Comme l’ont souligné Jérôme et Florent, tant les cours que les spectacles se déroulent dans une ambiance joyeuse et bienveillante. Nous partons du principe que chacun sera chaleureusement accueilli, favorisant ainsi un environnement propice à l’aisance dans la pratique de l’improvisation. Notre leitmotiv est de considérer qu’il n’y a pas de candidat « meilleur » ou « moins bon », et que tous progresseront en harmonie avec le groupe. Nous avons l’intention de maintenir la cohésion du groupe et de favoriser la progression collective. En général, les ateliers à l’Atelier du 8 se déroulent très bien, et notre offre est également très diversifiée, nous permettant d’accueillir un public varié.
Est ce que tu peux me finir ces phrases brièvement?
« Une bonne soirée d’improvisation, c’est »
Florent : C’est une soirée réussie lorsque le public quitte l’événement avec le sentiment d’avoir partagé une complicité avec les artistes sur scène. Le caractère intimiste du lieu favorise cette proximité que nous recherchons, une proximité que l’improvisation offre, peut-être même davantage que dans des pièces de théâtre conventionnelles, par exemple. Une soirée réussie, c’est avant tout une soirée où le public s’est amusé et a apprécié le spectacle, surtout si celui-ci est de nature humoristique. De plus, il est important que les artistes aient également pris du plaisir. Une soirée mémorable est celle où l’énergie et l’envie de se régaler sont palpables aussi bien dans le public que sur la scène. C’est, selon moi, le maître mot pour définir le succès d’une soirée.
« Une mauvaise soirée d’improvisation, c’est »
Jérôme : C’est lorsqu’il y a un décalage entre le public et la compagnie, que la soirée peut être moins réussie. Il arrive que la compagnie propose quelque chose, mais que le public ne soit pas en accord ce soir-là. De même, un manque de dialogue entre eux et nous peut aussi contribuer à des incompréhensions.
« L’atelier du 8 dans le milieu de l’agglomération à Grenoble, c’est »
Jeff : Un lieu intimiste, comme l’a souligné Florent. Culturel, car nous nous efforçons d’être ouverts à diverses pratiques culturelles telles que le théâtre, l’improvisation, les expositions et les conférences. Nous aspirons à être un pôle culturel à notre échelle, offrant une diversité de spectacles.
« Un improvisateur, c’est »
Florent : C’est quelqu’un qui met l’accent sur la capacité d’écoute avant tout, ainsi que sur la réactivité. Je dirais aussi, et c’est notable venant de quelqu’un qui n’est pas pratiquant de l’improvisation mais qui a assisté à de nombreux spectacles, que cette personne devrait être en harmonie avec les autres. Cela est essentiel lorsqu’elle fait partie d’un groupe pour faire progresser l’histoire et vraiment aboutir à quelque chose. Il est important qu’elle ne cherche pas à emmener tout le monde dans une autre direction, car j’ai déjà observé des spectacles très plaisants, mais qui avaient du mal à trouver une cohérence, même en approchant de la fin. Chacun tirait dans sa propre direction, et il était difficile de trouver un compromis pour parvenir à une conclusion relativement cohérente. Cela n’empêchait pas pour autant de s’amuser.
Quel est le pire souvenir que tu as avec l’atelier du 8 ?
Jérôme : Il y a eu une soirée qui, au final, a été réussie, mais nous avons eu quelques moments de tension avec les personnes sur scène, car nous avions mal compris qui était en charge des réservations. Chacun d’entre nous a pris les réservations de son côté, et à la fin, alors que notre capacité d’accueil était prévue pour 50 personnes, nous nous sommes retrouvés avec 62 personnes inscrites. En urgence, il a fallu trouver des chaises supplémentaires. Heureusement, nous avons pu compter sur le voisin d’en face, que nous connaissions, et qui nous a prêté des chaises. Nous avons réussi à faire rentrer tout le monde en jouant un peu au Tetris pour serrer les chaises. Dans ces moments-là, c’est stressant, car on ne sait pas si on va réussir à faire rentrer tout le monde après avoir accepté des réservations qu’il était difficile de refuser en disant : « Désolé, vous n’avez pas réservé. » Finalement, tout s’est bien déroulé, mais il y a eu une quinzaine à vingt minutes de stress à courir dans tous les sens.
Quel est ton meilleur souvenir avec l’atelier du 8 ?
Jeff : Il est difficile de choisir un meilleur souvenir, car je me consacre au théâtre plutôt qu’à l’improvisation à l’atelier depuis de nombreuses années. J’ai participé à de nombreuses pièces de théâtre de genres variés à l’atelier. Cependant, mon souvenir le plus précieux reste lié à la troupe actuelle, les Maupassant Ski, et à la pièce que nous jouons, « L’Affaire de la rue de Lourcine ». C’est toujours un plaisir de se retrouver, et à chaque répétition et représentation, j’ai l’impression que c’est encore meilleur que la fois précédente. Pour moi, le meilleur souvenir réside dans la représentation à venir, celle que nous allons jouer.
Est ce que tu peux me décrire l’atelier du huit dans cinq ans?
Florent : Non, car nous sommes une salle dont la programmation évolue. Comme mentionné précédemment, nous n’avons pas toujours accueilli autant d’improvisation ces derniers temps, mais cela peut changer en raison de rencontres fortuites. Bien sûr, nous avons l’intention de continuer à le faire. Cependant, dans cinq ans, rien ne garantit que nous ne diversifierons pas nos propositions, en invitant d’autres personnes avec d’autres idées. Il y a aussi la possibilité que l’équipe de l’atelier subisse des changements, car les associations connaissent des arrivées et des départs de membres au fil du temps.
Il existe toute une dynamique interne qui suggère que nous pourrions évoluer vers d’autres formes d’expression artistique. Dans cinq ans, il est difficile de prédire si l’Atelier du 8 sera toujours dans le même lieu, car des mouvements au sein de l’association sont possibles. La réalité est que se projeter aussi loin dans le futur, c’est audacieux, car la fragilité financière et les raisons personnelles peuvent influencer la stabilité d’une petite association comme la nôtre. J’espère sincèrement que l’Atelier du 8 sera toujours là, prêt à contribuer, à sa petite échelle, à la vie culturelle de cette ville.
Si tous les comédiens. De théâtre ou d’improvisation de Grenoble. Lisez cette interview. Que souhaiterais tu leur dire?
Jérôme : N’hésitez absolument pas à nous contacter, nous nous rencontrerons, nous verrons ensemble si nous pouvons faire quelque chose. Si nous ne pouvons pas le faire, ce n’est pas grave. Si nous pouvons faire quelque chose, il y aura très certainement moyen de passer un moment vraiment agréable, convivial et de proximité avec le public.
Merci Jérôme, Jeff et Florent.